La justice a décidé de ne pas inscrire cette condamnation au casier judiciaire de la prévenue, prenant en compte le caractère isolé de l’incident et les circonstances particulières qui entouraient l’enseignante.
Un acte isolé sous pression
Les juges ont pris en compte plusieurs facteurs pour leur décision. D’une part, l’intensité du geste porté à l’enfant et le contexte de pression élevée que vivait l’institutrice. Cette dernière, âgée de 52 ans et forte de près de 30 ans d’expérience, a expliqué que le 3 septembre dernier, le premier jour de la rentrée scolaire, une crise inattendue a éclaté avec une de ses élèves de petite section. L’enfant, en proie à une séparation difficile d’avec sa mère, aurait réagi par une crise d’hystérie, jetant une chaise et perturbant la classe. C’est dans ce contexte de stress intense que l’enseignante, craignant que l’enfant ou un autre élève ne se blesse, a perdu son calme.
Elle avait l’intention de donner une « tape sur les fesses » pour ramener l’enfant à l’ordre, mais le geste a finalement frappé son dos. L’incident, filmé par une mère d’élève, a rapidement été médiatisé, attirant l’attention sur cette scène choquante, où l’enseignante semble avoir perdu le contrôle de la situation.
Un soulagement pour l’enseignante
Le verdict a cependant été plus clément que prévu. La prévenue a été condamnée à 3000 euros d’amende dont 1.600 euros de dommages et intérêts, dont 1.000 euros à la mère de la victime, bien loin des 20.000 euros réclamés par la partie civile. L’avocat de l’enseignante, Me Laurent Hazan, a exprimé un soulagement. « Elle est soulagée, mais bien consciente de la gravité de son geste », a-t-il confié à la presse. Il a également souligné l’impact d’une médiatisation qui a mis l’accent sur une situation difficile mais isolée.
Au-delà de l’incident lui-même, l’enseignante a expliqué les raisons de sa fragilité à ce moment-là. Elle a évoqué la perte récente d’un proche et des problèmes de santé qui ont marqué son été. « Je me suis peut-être sur-estimée par rapport à mon état », a-t-elle reconnu, soulignant que le climat de travail dans l’école des Frères Voisin, où elle enseigne, est de plus en plus difficile à gérer. Elle déplore un manque de moyens et un nombre croissant d’élèves, dont certains sont en situation de handicap, qui compliquent son travail au quotidien.
« Les conditions de travail sont devenues insupportables », a-t-elle déclaré, évoquant le manque de soutien et les pressions accumulées. L’école, située dans le XVe arrondissement de Paris, accueille des élèves issus de milieux sociaux variés, et l’institutrice estime qu’elle devrait être classée en réseau d’éducation prioritaire pour mieux répondre aux besoins spécifiques de ses élèves.
Pour la partie civile, la situation reste délicate. L’avocate de la mère de l’enfant, Me Vanessa Edberg, a estimé que l’institutrice aurait dû adopter une approche plus adaptée face à une enfant fragile, dont la première rentrée scolaire s’est transformée en traumatisme. L’avocate a réclamé des indemnités pour le préjudice physique et psychologique subis par l’enfant, soulignant que la petite fille, désormais scolarisée dans un autre établissement, n’a pas pu retrouver une confiance en l’école.
L’enseignante est suspendue depuis les faits
Depuis les faits, l’enseignante est suspendue par l’Éducation nationale. Malgré cela, elle a exprimé son désir de revenir dans le métier, mais dans des conditions plus favorables. « Je suis passionnée par mon travail, mais pas dans une école aussi difficile », a-t-elle confié. Son avenir professionnel semble incertain, mais elle reste déterminée à se remettre de cette épreuve.