Le 27 février 2025, l’Office français de la biodiversité (OFB) a annoncé l’arrestation de six personnes dans le département du Cher, dans le cadre d’une vaste opération de lutte contre le braconnage. Les faits, qui se sont déroulés sur plusieurs mois, ont été découverts grâce à une enquête lancée début 2023, après que des traces de véhicules aient été relevées dans des zones naturelles interdites à la circulation.
L’enquête a révélé qu’un groupe de chasseurs expérimentés, tous issus du milieu de la grande vénerie, se livrait à des pratiques illégales, en grande partie au cours de parties de chasse nocturnes. Ces dernières étaient interdites depuis plus de deux ans. Ces chasseurs, parfaitement au fait de la réglementation en vigueur, ont été traqués grâce à une analyse minutieuse des traces laissées sur les lieux ainsi qu’à des recherches complémentaires menées par la gendarmerie, notamment via des données des opérateurs téléphoniques. Cette technique a permis de retracer le parcours de leurs actions et d’identifier la fréquence de leurs faits.
Des « sensations fortes » au prix de la faune locale
Le braconnage de ces six individus, décrit comme « d’une particulière gravité » par l’OFB et le parquet de Châteauroux, était motivé par la recherche de « sensations fortes« . Les prévenus n’hésitaient pas à percuter les animaux en voiture ou à les abattre à l’arme à feu. Selon les autorités, ils estimaient pouvoir agir en toute impunité, pensant que la forte population de gibier, notamment de sangliers et de grands gibiers, dans le Cher leur permettrait de commettre leurs actes sans se faire attraper.
Des perquisitions menées à leurs domiciles ont permis de saisir une série de trophées de chasse, ainsi qu’une trentaine d’armes, dont certaines étaient détenues illégalement. Des matériels de vision nocturne et deux véhicules utilisés lors des parties de chasse ont également été récupérés par les enquêteurs.
Des sanctions sévères en perspective
Le braconnage de ces chasseurs semble avoir des répercussions bien au-delà de la simple atteinte à la faune. La société de vénerie, bien que n’étant pas responsable de ces agissements, a fermement condamné ces actes, soulignant l’importance de respecter les lois et régulations qui encadrent la chasse. De plus, parmi les interpellés, l’un d’eux occupait des responsabilités au sein de son équipage. En raison de la gravité des faits, il a été suspendu de ses fonctions à titre préventif, en attendant le jugement prévu en avril prochain.
Les six prévenus devront répondre de leurs actes devant le tribunal correctionnel de Châteauroux, où ils seront jugés en avril 2025. Ils encourent des peines sévères, pouvant aller jusqu’à quatre ans d’emprisonnement et une amende de 150 000 euros pour chacun.
