Loan Léton, ancien employé du centre d’appels Concentrix, anciennement Webhelp, à La Croix-Saint-Ouen dans l’Oise, est toujours sous le choc près de deux semaines après son licenciement. Le motif invoqué par son employeur pour justifier cette rupture de contrat est l’envoi d’un GIF humoristique d’Homer Simpson se cachant dans un buisson, via la messagerie professionnelle Teams. Une image qui, selon Loan Léton, n’avait d’autre but que de « détendre l’atmosphère » après l’annonce d’un retard sur les salaires.
Un licenciement pour faute grave
C’est le 9 octobre dernier que Loan Léton apprend la nouvelle, convoqué dans le bureau du responsable des ressources humaines. Ce jour-là, une lettre de licenciement lui est remise, évoquant « l’envoi inapproprié d’un GIF » comme unique motif de son renvoi. Quelques instants plus tard, il est escorté jusqu’à la sortie, après avoir rendu son badge et son casque. « Je pense avoir vécu une injustice », déclare-t-il.
Pour l’ex-salarié, l’envoi de ce GIF n’était qu’une manière de calmer les tensions qui montaient entre les employés et les responsables des ressources humaines après l’annonce du retard des salaires. « C’était juste une blague pour détendre l’atmosphère », explique-t-il, incrédule face à la sanction qu’il considère disproportionnée.
Un licenciement contesté par les syndicats
Ce licenciement ne manque pas de faire réagir au sein de l’entreprise. Belinda Hafir, déléguée CGT de Concentrix, soutient fermement que cette sanction cache d’autres motivations. Selon elle, Loan Léton faisait partie des employés ayant témoigné dans le cadre d’une enquête interne portant sur les risques psychosociaux au sein de l’entreprise. « Ce licenciement est un prétexte. Il vaut mieux se débarrasser de ceux qui ont témoigné, il n’y a pas de doute », affirme la syndicaliste, suggérant que Loan aurait été ciblé pour son implication dans cette enquête sensible.
La direction défend sa décision
De son côté, la direction de Concentrix défend fermement sa position. Dans une déclaration publiée dans les colonnes d’actu.fr, elle réfute toute idée de représailles contre Loan Léton pour sa participation à l’enquête portant sur les risques psychosociaux au sein de l’entreprise. « Contrairement à ce qui a été invoqué par certaines organisations syndicales, ces licenciements ne sont en aucun cas liés aux raisons mentionnées », assure l’entreprise. Elle insiste également sur le fait que la décision de licencier Loan Léton a été prise « sur la base de critères valables et légaux, en accord avec les réglementations en vigueur ».
Une affaire portée devant les prud’hommes
Face à ce licenciement qu’il juge injuste, Loan Léton a décidé de porter l’affaire devant les prud’hommes. Il conteste la faute grave qui lui est reprochée et espère obtenir réparation. Pour lui, cette affaire dépasse le simple cadre de l’envoi d’un GIF humoristique et soulève des questions sur les pratiques de gestion au sein de l’entreprise.
L’audience aux prud’hommes permettra d’éclaircir les motivations réelles derrière ce licenciement et pourrait donner lieu à une nouvelle jurisprudence en matière de communication interne et d’utilisation des messageries professionnelles.