Le 28 février 2025, la cour d’assises du Val-de-Marne a rendu son verdict en appel dans l’affaire du meurtre de Loïc K., survenu en 2018. Mohamed Sylla, alias MHD, figure emblématique de l’« afro-trap », a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle, soit la même peine qu’en première instance. La cour avait précédemment estimé qu’il était impliqué dans la violente expédition punitive ayant conduit à la mort de la victime. Malgré ses protestations d’innocence, l’artiste de 30 ans a vu sa peine maintenue par les juges.
Un règlement de comptes entre cités rivales
L’affaire remonte à la nuit du 5 au 6 juillet 2018, lorsque Loïc K., un jeune homme de 23 ans, a été tué dans une rixe violente. La victime, originaire de la cité de la Grange aux Belles, a été percutée par une Mercedes avant d’être frappée à coups de poing et de couteau par un groupe d’une dizaine de jeunes, en représailles d’une rivalité entre cités. Le jeune homme a succombé à ses blessures peu après l’agression. La cour a entendu que MHD faisait partie de ce groupe et qu’il avait joué un rôle clé dans la violence qui a conduit au décès de Loïc K.
Depuis le début de son procès, MHD a toujours nié sa présence sur les lieux du meurtre. L’artiste a affirmé qu’il n’était pas impliqué dans l’attaque et qu’il ne faisait pas partie du groupe ayant agressé la victime. Pourtant, des témoins ont rapporté l’avoir vu sur les lieux de l’incident, notamment grâce à des images de vidéosurveillance où il semble identifiable grâce à son survêtement Puma et son apparence, reconnaissable à ses cheveux et à sa barbe blondis. Ces témoignages ont été corroborés par la présence de la Mercedes retrouvée incendiée quelques jours après l’agression, un véhicule appartenant au rappeur.
Une condamnation lourde mais attendue
Lors de son procès en appel, le ministère public avait requis une peine de 12 à 15 ans de réclusion criminelle, prenant en compte l’absence de casier judiciaire du rappeur et son rôle présumé dans l’assassinat. Finalement, la cour d’assises a décidé de confirmer la peine de 12 ans prononcée en première instance. Pour l’avocat général, MHD n’était pas seulement un témoin passif, mais « celui qui a porté le dernier coup » à la victime, une accusation qui pèse lourdement sur la défense du rappeur.
Tout au long de l’instruction et du procès, MHD n’a cessé de clamer son innocence. Lors des débats, il avait également refusé de dénoncer ses coaccusés, invoquant son image de rappeur et l’importance de rester fidèle à son rôle dans l’univers musical. Cependant, il a reconnu une certaine forme de responsabilité en raison de la présence de son véhicule, bien qu’il ait insisté sur le fait qu’il n’était pas directement impliqué dans l’agression.