La publication de l’édition papier a été arrêté après une grève historique suivie par la quasi-totalité des journalistes et de nombreux salariés du quotidien Courrier Picard. Le mouvement dénonce la suppression de 20 postes, touchant particulièrement les éditeurs et les rédacteurs en chef adjoints.
Un mouvement de protestation pour la sauvegarde de l’emploi
La grève a été déclenchée après l’annonce par la direction de la suppression de 20 postes, répartis entre les services de rédaction, d’édition et de comptabilité. Parmi ces suppressions, 14 concernent les éditeurs, trois les rédacteurs en chef adjoints et trois autres sont liées au service comptabilité pour le rattacher à Lille. En réponse à cette annonce, la majorité des salariés, ainsi que la quasi-totalité des journalistes, ont suivi le mouvement de protestation. Ils se sont rassemblés devant le siège du journal pendant une grande partie de la journée de jeudi pour exprimer leur mécontentement et leurs inquiétudes face à l’avenir de leur métier.
Jeanne Demilly, journaliste à la rédaction locale d’Amiens et secrétaire du Comité Social et Économique (CSE), a souligné l’ampleur de la situation : « Je suis inquiète parce que j’ai vraiment le sentiment qu’on pourra plus jamais faire notre métier comme avant« , a-t-elle déclaré auprès de nos confrères d’Ici Picardie. Selon elle, la suppression de ces postes met en danger non seulement la qualité de l’information, mais aussi le rôle crucial que joue le Courrier Picard dans la démocratie locale. « Le Courrier Picard, c’est la force de frappe de la presse dans la Somme et l’Oise, c’est à travers nous que les gens sont informés. Comment seront-ils informés demain si nous n’avons plus le temps de couvrir les actions locales, les pétitions, ou les détournements de fonds ? C’est toute la démocratie locale qui est en jeu », a ajouté Jeanne Demilly.
La direction défend son plan de restructuration
Face à cette mobilisation, la direction du Courrier Picard a réagi en expliquant que la restructuration est nécessaire pour assurer la pérennité du journal. « Nous avons lancé un plan de restructuration pour donner de la longévité au Courrier Picard, dont les marges se dégradaient. « , a expliqué David Guévart, le directeur général du Courrier Picard. Selon lui, ces décisions sont motivées par le fait de réduire les coûts dès maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.
Les discussions entre la direction et les représentants des salariés se poursuivent, mais cette crise soulève de nombreuses questions sur l’avenir du journalisme local. La suppression d’emplois dans des rédactions déjà réduites pourrait affecter la capacité du journal à couvrir de manière approfondie la vie locale, avec des conséquences potentielles sur l’information accessible aux citoyens.
Alors que les négociations sont en cours, les salariés du Courrier Picard restent déterminés à défendre leurs emplois et à préserver la qualité du journalisme dans leur région. Les prochaines réunions avec la direction du groupe Rossel devraient permettre de préciser les mesures qui seront prises pour résoudre cette crise.