Emmanuel Macron s’oppose au projet de Donald Trump pour Gaza et plaide pour le « respect » des Palestiniens

Emmanuel Macron a exprimé son ferme désaccord avec la proposition de Donald Trump concernant la relocalisation des Palestiniens de Gaza vers les pays voisins. Lors d’une interview exclusive pour CNN, le président français a rejeté ce projet qu’il qualifie de « mauvaise réponse » et a souligné la nécessité de traiter le peuple palestinien avec respect.

Emmanuel Macron lors du 50ème anniversaire de l’Agence Internationale de l’Énergie / © Elysée
Emmanuel Macron lors du 50ème anniversaire de l’Agence Internationale de l’Énergie en février 2024 / © Elysée

Dans une interview enregistrée à l’Élysée le 8 février, Emmanuel Macron a vivement critiqué l’idée avancée par son homologue américain de déplacer « à long terme » les habitants de Gaza vers d’autres pays du Moyen-Orient. Donald Trump avait évoqué cette relocalisation dans le but de transformer Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient », une proposition soutenue par le gouvernement israélien.

Pour Emmanuel Macron, il est impensable d’exclure les deux millions de Palestiniens qui vivent à Gaza. « Gaza n’est pas une terre vide, c’est un territoire où vivent deux millions de personnes. On ne peut pas dire à 2 millions de personnes : ok, maintenant, vous allez bouger », a-t-il déclaré. Selon lui, une telle initiative ne correspondrait pas à une « opération immobilière » mais nécessiterait avant tout une démarche politique. « La bonne réponse n’est pas une opération immobilière, c’est une opération politique », a insisté le président français.

Le respect des Palestiniens et la coopération régionale

Macron a également mis en avant la nécessité de respecter la population palestinienne et les pays voisins, la Jordanie et l’Égypte, qui ont d’ores et déjà fait part de leur réticence à accueillir les Gazaouis déplacés. Il a ajouté qu’il fallait être « efficace » pour reconstruire Gaza, mais sans jamais manquer de respect aux habitants de la région. Le président français a par ailleurs réitéré son désaccord avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, notamment sur les opérations militaires massives menées à Gaza.

Le 5 février, Donald Trump avait choqué la communauté internationale en annonçant que les États-Unis prendraient le contrôle de Gaza, qualifiant le territoire palestinien de « chantier de démolition » et évoquant l’idée de faire de Gaza une version du luxe méditerranéen, surnommée « la Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Cette proposition a été largement critiquée, en particulier par l’ONU, qui a mis en garde contre un risque de « nettoyage ethnique ».

La France a rapidement pris position contre ces déclarations, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, dénonçant des propos « dangereux pour la stabilité et le processus de paix au Moyen-Orient ». Cette position s’inscrit dans une politique étrangère ferme, le président Macron ayant suspendu ses exportations d’armes vers les Forces de défense israéliennes en octobre 2024.

Une question de dignité et de droits humains

Emmanuel Macron a réaffirmé que le respect de la dignité des Palestiniens était essentiel et que toute solution devait passer par un processus politique global. Il a souligné que la solution au conflit israélo-palestinien ne pouvait pas être imposée de manière unilatérale, mais devait s’appuyer sur un dialogue constructif entre les parties concernées.

En rejetant l’idée d’un déplacement forcé de la population de Gaza, la France s’affiche donc en opposition à la vision de Donald Trump, tout en réaffirmant son engagement pour une paix durable au Moyen-Orient fondée sur le respect des droits humains et des souverainetés nationales.

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