Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé que la France convie ses partenaires européens à Paris ce lundi 17 février pour une « réunion de travail » avec les chefs d’État et de gouvernement, afin de discuter de la guerre en Ukraine. À l’ordre du jour : la situation en Ukraine, les relations avec les États-Unis et les défis géopolitiques actuels. Cette rencontre se tiendra après des échanges tendus à la conférence de Munich sur la sécurité, où les tensions entre l’Europe et les États-Unis étaient palpables.
Cette réunion s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu. En effet, les discussions sur l’avenir de l’Ukraine et les enjeux géopolitiques européens sont au cœur des préoccupations des dirigeants européens. Alors que la guerre en Ukraine se poursuit et que la situation sécuritaire en Europe se complexifie, cette rencontre vise à renforcer la solidarité européenne face à ces défis.
L’annonce de cette réunion intervient également à la suite d’un discours acerbe du vice-président américain, JD Vance, lors de la conférence de Munich sur la sécurité. Ce dernier a exprimé des critiques sévères à l’encontre des dirigeants européens, les accusant d’hésitations face aux enjeux liés à l’Ukraine et à la cessation des hostilités dans le conflit en cours. Vance a affirmé que l’Europe devait prendre une position plus ferme et plus proactive pour défendre ses intérêts face à la menace russe.
L’Europe face à l’incertitude
La réunion de Paris se tient donc dans un contexte de division croissante entre l’Europe et les États-Unis. Tandis que la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, avait convoqué une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ce dimanche à Munich, afin de faire le point sur les discussions avec les États-Unis et l’Ukraine, les tensions transatlantiques sont palpables. Kallas a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’Europe auprès de l’Ukraine, soulignant que « l’Europe est aux côtés de l’Ukraine » et que des décisions cruciales doivent être prises pour assurer la stabilité de la région.
Les ministres européens se trouvent à un carrefour décisif : la guerre en Ukraine pourrait marquer un tournant dans la politique de défense de l’Europe. Le soutien à Kiev, notamment en matière d’armement et de soutien diplomatique, est au cœur des débats. Toutefois, certains pays européens, soumis à des pressions internes et externes, sont réticents à intensifier leur engagement.
Le rôle d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, qui a toujours plaidé pour une autonomie stratégique accrue de l’Europe vis-à-vis des États-Unis, voit dans cette réunion l’occasion de redéfinir les priorités de l’Europe en matière de sécurité. En organisant ce sommet, il cherche à renforcer l’unité des pays européens, tout en équilibrant les attentes américaines. Paris, traditionnellement perçu comme un leader dans les discussions sur la sécurité européenne, joue un rôle clé dans la coordination des réponses face à la guerre en Ukraine.
