À l’intérieur, des traces ADN appartenant à la jeune fille ont été trouvées, relançant les investigations dans la région de Plaine, son village natal.
Suicide du principal suspect
Le 10 juillet dernier, l’affaire a pris une tournure dramatique. Samuel Gonin, principal suspect, a mis fin à ses jours quelques jours après la saisie de son véhicule, et juste avant une convocation au tribunal de Besançon pour des accusations de vols avec violence en 2023. Cet homme de 43 ans, décrit comme dépressif et en proie à des problèmes psychologiques et des addictions, a laissé une lettre d’adieu déchirante à ses deux fils, exprimant son désespoir et son sentiment de perte d’honneur et de dignité.
Une ex-petite amie a témoigné auprès de BFM de sa sidération, lorsqu’elle a appris qu’il était suspect dans l’affaire entourant la disparition de la jeune Lina. Elle décrit Samuel Gonin comme « quelqu’un de sympa », « qui a de la discussion, qui a de la culture générale, qui est tolérant ». Mais avec une face plus sombre. Elle explique qu’il pouvait être « confus » et « perturbé » s’il ne prenait pas ses traitements. Elle indique avoir fait partie de sa vie entre mars et août 2023. La fin de leur relation semble marquer un tournant dans le comportement du suspect.
Un passé troublé
Samuel Gonin n’avait aucun antécédent judiciaire avant les événements de 2023, où il a commis deux vols violents à Besançon. Le premier, impliquant le vol du sac de Monique Curie, une femme âgée de 90 ans et la blessant gravement, ce qui lui a valu 42 jours d’incapacité temporaire totale de travail (ITT). L’Est Républicain a retrouvé et interrogé la nonagénaire concernée. Elle raconte qu’elle a « senti quelqu’un tirer sur son sac par-derrière » ce jour-là. En s’agrippant à son sac, elle a été renversée par l’agresseur qui n’a pas hésité à la « traîner sur le trottoir ». « J’avais les deux genoux en sang. Puis, il m’a arraché le sac », se souvient-elle.
Le second, un vol sous la menace d’un couteau, lui a permis de dérober 400 euros. Les images de vidéosurveillance ont permis de relier ces deux crimes, mais Samuel Gonin n’a été identifié et arrêté qu’en juillet 2024.
En juin, Samuel Gonin avait été brièvement détenu pour une fausse accusation de séquestration. Cette période a permis à un enquêteur de le reconnaître comme le voleur des incidents d’août 2023, menant à son arrestation et à la reconnaissance de ses crimes. Son état mental préoccupant a conduit à une évaluation psychiatrique, révélant un trouble de la personnalité et une consommation excessive de substances toxiques.
Le mystère de Lina
La disparition de Lina Delsarte reste une énigme. Malgré des fouilles intensives autour de Plaine (Bas-Rhin) et de la gare de Saint-Blaise-la-Roche, aucune trace de l’adolescente n’a été retrouvée. Le suicide de Samuel Gonin a jeté une ombre sur l’enquête, soulevant des questions sur son implication et la pression qu’il ressentait.
Les enquêteurs continuent de chercher des réponses. Le lien entre Samuel Gonin et la disparition de Lina est encore flou, mais la découverte de l’ADN dans la voiture a donné une nouvelle direction à l’investigation. Les proches de Lina espèrent toujours des réponses et, surtout, retrouver l’adolescente.
La mort de Samuel Gonin entraîne « l’extinction de l’action publique. Aucune poursuite pénale n’est dès lors possible lorsque le suspect décède », expliquait l’avocat montpelliérain Me Florian Medico à Midi Libre. Cependant, l’enquête continue, avec des fouilles en cours pour tenter de retrouver l’adolescente.