Bernard Squarcini, ancien directeur de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a été condamné à une peine de quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour des actes illicites en faveur du groupe de luxe LVMH. Le tribunal l’a reconnu coupable d’avoir facilité, par son réseau d’influence, des pratiques illégales dans le cadre des relations du géant du luxe avec des personnalités du milieu médiatique et politique.
Les faits remontent à la période entre 2013 et 2016, époque à laquelle Bernard Squarcini aurait utilisé ses connexions pour favoriser les intérêts privés de LVMH, notamment en ciblant des journalistes et des figures publiques gênantes pour le groupe, comme l’avait relevé Mediapart. Le principal dossier a porté sur la mise en place d’un système de surveillance illégale visant François Ruffin, journaliste et réalisateur du documentaire Merci Patron.
Ce film, qui mettait en avant Bernard Arnault, le PDG de LVMH, dévoilait les coulisses du monde du luxe et notamment les pratiques des grandes entreprises vis-à-vis de leurs employés et de l’argent public. À l’époque de la production de ce documentaire, Ruffin enquêtait sur les conditions de travail chez LVMH, ce qui semble avoir inquiété la direction du groupe. Selon les enquêteurs, Squarcini, grâce à ses anciennes fonctions et son réseau au sein des services de renseignement, aurait facilité cette surveillance pour contrer les activités de l’équipe du documentaire.