Le procès de Brahim Aouissaoui, 25 ans, accusé d’avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice le 29 octobre 2020, a pris un tournant décisif lundi dernier. Pour la première fois depuis son interpellation après les faits, l’accusé a reconnu les meurtres de Nadine Devillers, 60 ans, Vincent Loquès, 54 ans, et Simone Barreto Silva, 44 ans. Il a expliqué avoir tué ces trois victimes avec un simple couteau de cuisine, sans préparation préalable. Cette reconnaissance intervient dans le cadre d’un procès où l’accusé est jugé pour assassinats et tentatives d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste.
Des actes justifiés par une perception de la violence contre les musulmans
Lors de son interrogatoire, Brahim Aouissaoui a justifié son acte en évoquant un sentiment de révolte face à la violence qu’il attribue à l’Occident à l’encontre des musulmans. « Tous les jours, il y a des musulmans qui meurent », a-t-il déclaré, soulignant selon lui l’indifférence de l’Occident face à cette souffrance. Pour lui, la vengeance était un « droit et une vérité » face à ce qu’il percevait comme une injustice systématique. Il a précisé qu’il ne se considérait pas comme un terroriste, mais comme un musulman agissant pour venger les innocents musulmans victimes de violences.
Un choix de victimes et un lieu d’attaque apparemment aléatoires
Le déroulement de l’attaque, survenue dans une église, semble avoir été un choix fortuit. L’accusé a affirmé que la sélection de ses victimes et le fait de les tuer dans une basilique étaient « un hasard ». Lors de l’audience, le président de la cour, Christophe Petiteau, a soulevé la question de la légitimité de tuer des innocents de manière aléatoire. À cette interrogation, Aouissaoui a répondu catégoriquement : « Oui ». Il a maintenu que ses meurtres étaient légitimes, précisant qu’il n’avait pas prémédité son geste, mais qu’il estimait être dans son droit.
Un procès sous haute tension
Brahim Aouissaoui risque la réclusion criminelle à perpétuité pour ses actes. L’accusé, qui s’exprime en arabe et dont les propos sont traduits par un interprète, a suscité de vives réactions au sein de la cour par ses déclarations provocatrices. Le procès, qui doit durer plusieurs jours, s’achèvera mercredi prochain, et les débats devraient continuer de se concentrer sur les motivations de l’accusé, ses liens avec des idéologies radicales, ainsi que les circonstances de l’attaque, survenue dans un contexte de tension et de menace terroriste croissante en France.
Ce procès est un moment clé pour comprendre l’ampleur des motivations personnelles et idéologiques qui peuvent conduire à des actes de violence d’une telle gravité.