Alain Delon, icône du cinéma français et figure incontournable du septième art, s’est éteint à l’âge de 88 ans dans sa maison de Douchy. Ses trois enfants, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien, ont annoncé son décès dans un communiqué adressé à l’AFP. La mort de l’acteur marque la fin d’une carrière flamboyante qui s’étend sur plus de six décennies, avec une filmographie riche et diverse, mais aussi le terme d’une vie marquée par des polémiques et des tensions familiales.
Chronologie
- 8 novembre 1935 : Naissance à Sceaux (Hauts-de-Seine).
- 1953 : S’engage dans l’armée et est envoyé en Indochine.
- 1957 : Débute au cinéma avec Quand la femme s’en mêle.
- 1960 : Révélation avec Plein Soleil.
- 1963 : Participe à Le Guépard, qui remporte la Palme d’or au Festival de Cannes.
- Octobre 1968 : Début de l’« affaire Markovic », une affaire judiciaire retentissante qui secouera sa carrière.
- 1969 : Tournage de La Piscine aux côtés de Romy Schneider, un film devenu culte.
- 1976 : Incarnation magistrale dans Monsieur Klein.
- 1984 : Tournage de Notre Histoire, pour lequel il reçoit le César du meilleur acteur en 1985.
- 1990 : Collaboration avec Jean-Luc Godard pour Nouvelle Vague.
- 2008 : Participe au blockbuster Astérix aux Jeux olympiques.
- 2019 : Couronnement avec la Palme d’honneur au Festival de Cannes, une reconnaissance suprême et tardive.
- 18 août 2024 : Décès dans sa demeure de Douchy, laissant derrière lui un héritage cinématographique inégalé.
Une carrière hors normes
Depuis ses débuts en 1957, Alain Delon a marqué de son empreinte le cinéma mondial. Avec 88 films, sept téléfilms, deux longs-métrages réalisés, et 32 productions à son actif, il a incarné des rôles devenus emblématiques dans des chefs-d’œuvre tels que Plein Soleil, Le Guépard, Le Samouraï, et La Piscine. S’il a été le héros d’une douzaine de films cultes, il n’a pourtant collectionné que peu de trophées au regard de son imposant palmarès. Delon n’a reçu qu’un César du meilleur acteur en 1985 pour Notre histoire de Bertrand Blier, et des distinctions honorifiques tardives comme l’Ours d’honneur au Festival de Berlin en 1995 et la Palme d’or d’honneur à Cannes en 2019.
Lors de cette dernière consécration, l’acteur avait laissé éclater son émotion, recevant la Palme des mains de sa fille Anouchka. Ce fut l’occasion pour lui d’adresser un adieu déchirant à son public, marquant symboliquement la fin d’une carrière qui a traversé les décennies avec une intensité rare.
Une carrière monumentale et ses zones d’ombre
Depuis son premier rôle en 1957, Alain Delon a marqué le cinéma par des performances inoubliables dans des films devenus des classiques du cinéma mondial. Plein Soleil en 1960, Le Guépard en 1963, et La Piscine en 1969 sont autant de films qui ont consolidé son statut de star internationale. Pourtant, malgré une carrière riche en chefs-d’œuvre, Delon n’a reçu que peu de distinctions formelles : un César, un Ours d’honneur à Berlin, et une Palme d’honneur à Cannes en 2019, remise par sa fille Anouchka dans un moment chargé d’émotion.
Mais l’acteur n’a pas échappé aux controverses. Ses déclarations jugées racistes, misogynes et homophobes ont entaché son image publique. En 2019, lors de la remise de la Palme d’honneur, une pétition de plus de 17 000 signatures s’était opposée à cet hommage, rappelant des propos polémiques tenus par Delon sur des sujets tels que l’adoption par les couples homosexuels ou les droits des femmes.
Les déchirures d’une famille
Les dernières années de vie d’Alain Delon ont été marquées par de violents conflits au sein de sa propre famille. Ses trois enfants, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien, se sont déchirés autour de la gestion de la santé et de la fin de vie de leur père. L’unité familiale apparente, affichée lors d’une plainte commune contre Hiromi Rollin, l’ancienne dame de compagnie d’Alain Delon, s’est rapidement disloquée, révélant des fractures profondes.