L’acteur français de 75 ans, figure emblématique du cinéma, est accusé d’avoir violé et agressé sexuellement la comédienne Charlotte Arnould, âgée de 28 ans au moment des faits. Selon le réquisitoire du ministère public, les actes en question se seraient déroulés les 7 et 13 août 2018 au domicile parisien de l’acteur.
Après plusieurs années de procédure, c’est désormais au juge d’instruction de décider si Gérard Depardieu sera effectivement jugé pour ces accusations graves. Pour Charlotte Arnould, cette avancée est porteuse d’espoir. « Pour Charlotte, c’est un énorme pas en avant pour aller vers un procès », a déclaré à BFMTV son avocate, Me Carine Durrieu-Diebolt, soulignant l’impatience de sa cliente de voir l’instruction aboutir.
Une première plainte en 2028
L’affaire avait débuté de manière discrète en août 2018, lorsque Charlotte Arnould, une jeune comédienne alors âgée de 28 ans, avait porté plainte contre Gérard Depardieu. Dans sa déposition, elle accusait l’acteur, ami de son père, de l’avoir violée à deux reprises lors de visites à son domicile parisien, où elle s’était rendue pour lui demander des conseils professionnels. Cependant, après neuf mois d’investigations, le parquet de Paris avait classé l’affaire sans suite, estimant que les preuves recueillies ne permettaient pas de caractériser l’infraction.
Refusant de renoncer, Charlotte Arnould a déposé une nouvelle plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, ce qui a conduit à la réouverture de l’enquête. En décembre 2020, Gérard Depardieu a été mis en examen pour « viols » et « agressions sexuelles », après que le juge d’instruction ait estimé qu’il existait des indices graves ou concordants permettant de soupçonner la commission des faits.
Des preuves vidéo au cœur du dossier
L’affaire Depardieu se distingue par la présence d’une preuve atypique mais déterminante : des enregistrements vidéo. Gérard Depardieu avait équipé son domicile de caméras de surveillance, qui ont filmé les événements décrits par Charlotte Arnould. Les enquêteurs ont été convaincus de la sincérité de la plaignante lorsque ses déclarations ont été corroborées par les images, renforçant ainsi le dossier de l’accusation.
Gérard Depardieu, de son côté, a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Dans une lettre ouverte publiée par Le Figaro en octobre 2023, il a défendu sa version des événements, évoquant des « caresses consenties ». « Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée. Elle y est revenue une seconde fois. Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation », a-t-il écrit, contestant fermement toute notion de coercition ou de violence.
Un tournant décisif
La requête du parquet de Paris marque un tournant décisif dans cette affaire complexe, opposant les témoignages et la version des faits de deux individus au passé et à la notoriété bien différents. Alors que la décision du juge d’instruction est désormais attendue, ce procès pourrait devenir l’un des plus médiatisés et discutés de ces dernières années en France, reflétant les défis persistants que posent les affaires de violences sexuelles dans le domaine public.
L’issue de ce dossier, quel qu’il soit, soulèvera des questions cruciales sur la justice, la vérité et la responsabilité, dans un contexte où la voix des victimes de violences sexuelles continue de résonner avec force dans la société.