Ce rendez-vous, confirmé vendredi 14 février par les services de Matignon, s’inscrit dans un contexte délicat après les nombreuses révélations de Mediapart sur l’affaire Bétharram. Les enquêtes journalistiques ont mis en lumière des faits graves d’agressions sexuelles au sein de l’institution religieuse, alimentant un climat de suspicion et de colère.
« Il ne s’agit pas de sauver le soldat Bayrou«
Alain Esquerre, qui représente les voix des victimes, a convié une dizaine de personnes à cette rencontre, dont certaines feront le déplacement depuis d’autres régions pour témoigner et exprimer leur douleur. Ces dernières espèrent obtenir des mesures concrètes, notamment en ce qui concerne le volet judiciaire de cette affaire qui secoue la société depuis plusieurs mois. Pascal, une des victimes ayant porté plainte, sera de la partie. Il fera le voyage depuis Bordeaux pour saisir l’opportunité d’une rencontre directe avec le Premier ministre.
« Il ne s’agit pas de sauver le soldat Bayrou, mais de saisir l’occasion de faire avancer la question des agressions sexuelles sur les enfants« , précise Pascal, qui voit en cette rencontre un moment clé pour faire évoluer le dossier. Il ajoute : « Il faut sortir de l’état de sidération« .
Des annonces attendues à l’issue de cette recontre
Les victimes, comme Pascal, sont dans l’attente de gestes significatifs de la part des autorités, notamment un renforcement des moyens consacrés à l’enquête ouverte en février 2024 par le procureur de Pau. « Tout ce qui va dans le sens de l’ouverture d’une information judiciaire, d’aider le procureur et ses équipes à faire toute la lumière sur l’affaire de Bétharram, est une bonne nouvelle« , souligne-t-il. L’objectif est de faire en sorte que les responsables soient identifiés et jugés, pour que les visages derrière les 112 signalements puissent enfin apparaître.
François Bayrou, bien que très pris par ses fonctions, a exprimé son engagement à ce sujet, promettant de faire une déclaration à l’issue de cette rencontre. Ce sera l’occasion pour le Premier ministre d’expliquer ses actions et ses engagements en tant que chef du gouvernement pour soutenir l’enquête et les victimes. Lors d’un entretien téléphonique mercredi dernier avec Alain Esquerre, François Bayrou avait évoqué les « moyens » à mettre en œuvre pour faire avancer l’enquête judiciaire en cours, et probablement amorcer des actions tangibles pour soulager les souffrances des victimes.
