Il a annoncé plusieurs mesures destinées à soutenir l’enquête et à garantir que les victimes de violences physiques et sexuelles subies dans cet établissement puissent enfin obtenir justice.
Lors de cette réunion, François Bayrou a annoncé qu’il demanderait l’affectation de « magistrats supplémentaires » pour mener à bien l’enquête en cours, soulignant l’importance de « faire toute la lumière » sur les plaintes déposées par les victimes. Le parquet de Pau enquête actuellement sur plus d’une centaine de plaintes liées à ces faits.
Alain Esquerre, porte-parole du collectif des plaignants, a exprimé la douleur des victimes et l’ampleur du problème. Un nombre « colossal » de victimes reste encore « tapi dans l’ombre », a-t-il déclaré lors de cette rencontre. Les violences dénoncées remontent à plusieurs décennies, mais les récits continuent d’émerger, rendant nécessaire une approche exhaustive et empathique des autorités compétentes.
Retour sur le rapport d’inspection de 1996
Le Premier ministre a aussi évoqué une dimension de son passé politique en rappelant qu’en 1996, alors qu’il était ministre de l’Éducation, il avait demandé un rapport d’inspection sur l’établissement après avoir pris connaissance d’une plainte pour des violences physiques dans l’établissement. François Bayrou a reconnu qu’il n’avait « jamais évoqué ce rapport jusqu’à présent », soulignant que ce document, publié par Le Figaro vendredi dernier, avait conclu que l’établissement de Bétharram n’était « pas un établissement où les élèves sont brutalisés ». Cette conclusion a pris les familles et les observateurs par surprise, compte tenu des révélations qui ont émergé ces dernières années.
Indemnisation et statut des victimes
Le Premier ministre a également ouvert la porte à l’indemnisation des victimes de violences dans des établissements religieux, indépendamment de leur statut laïque, un sujet sensible dans le contexte des institutions éducatives catholiques. Il a également indiqué qu’il « convient de s’interroger » sur le statut des victimes de telles violences, notamment lorsque les faits sont désormais prescrits. Cette réflexion pourrait ouvrir la voie à une révision des procédures d’indemnisation et de réparation pour les victimes qui n’ont pas pu faire valoir leurs droits dans les délais légaux.
Le Premier ministre a aussi fait état de son engagement personnel dans cette affaire. En 1996, après la plainte pour violences physiques impliquant un surveillant de l’établissement, François Bayrou, alors ministre, avait été informé que l’un de ses enfants était scolarisé à Notre-Dame-de-Bétharram. Il avait fait part de son inquiétude, notamment en rencontrant le juge chargé de l’enquête pour exprimer ses doutes concernant la culpabilité du prêtre, le père Carricart, ancien directeur de l’établissement, mis en examen en 1998 pour viol avant de décéder en 2000.
Cette démarche a été confirmée par plusieurs médias, soulignant l’attachement de François Bayrou à son rôle de père et à la protection de ses enfants dans un contexte particulièrement difficile. Cela met en lumière la complexité des enjeux personnels et institutionnels auxquels il a dû faire face au cours de cette affaire.
>> Des informations complémentaires sur la suite de l’enquête et des mesures envisagées par le gouvernement devraient suivre dans les jours à venir.